Décembre 2023 - UN PEU DE DOUCEUR

Il y a quelques temps, pendant que l’on priait avec des frères et sœurs, quelqu’un a évoqué dans sa prière la douceur de Jésus. Cela m’a interpellé car j’ai réalisé que je ne m’appuyais jamais sur la douceur du Christ, et que bien souvent mes louanges se portaient davantage sur la justice de Dieu, sa fidélité, son amour, sa majesté, que sur sa douceur.

La douceur d’un plaid pour nous réchauffer, la douceur d’un fruit à notre palais, la douceur d’un chant à notre oreille, la douceur d’un geste, d’une parole, d’une main…. Tous ces mots rappellent des sensations agréables et sont associés à des moments réconfortants, apaisants.

La douceur est une des caractéristiques de Dieu : lorsque le prophète Elie était dans la montagne d'Horeb, « L'Eternel dit: «Sors et tiens-toi sur la montagne devant l'Eternel, et l'Eternel va passer!» Devant l'Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers; l'Eternel n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; l'Eternel n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; l'Eternel n'était pas dans le feu. Après le feu, il y eut un murmure doux et léger. Quand il l'entendit, Elie s'enveloppa le visage de son manteau, sortit et se tint à l'entrée de la grotte » ( 1Rois 19: 11-13) Dieu s’est approché d'Elie dans la douceur d’un murmure.

Jésus lui-même s’est présenté comme plein de douceur « Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. » (Mat 11.29). Cette douceur, il l’a manifestée envers chaque personne venue à sa rencontre comme cette femme qui a touché son vêtement en espérant être guérie (Mat 9: 21) ou le jeune homme riche (Luc 18, 18s). Il n’a contraint personne à obéir à ses commandements, à changer de vie, ni usé de force pour convaincre qui que soit de le suivre, mais quelle force devait-il se dégager dans la douceur de son regard ou dans le ton de sa voix pour qu’un simple « suis-moi » suffise à nombre de ses disciples pour tout abandonner et le suivre. Il n’a pas non plus usé de force pour se défendre lorsque les soldats sont venus l’arrêter.

Réaliser que le Seigneur est doux est réconfortant car c’est la promesse que ce qu’il fait en nous il le fait avec patience et bonté et que cela est bon. Mais n’oublions pas que le Seigneur nous demande, sur ce point, de l’imiter et de rechercher à cultiver cette qualité. Cette exhortation apparaît dans bien des lettres de Paul comme dans celle aux Colossiens : « Ainsi donc, en tant qu'êtres choisis par Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. »(Col 3.12, cf. 1 Tim 6.11; Phil 4.5; Eph 4.2).

Être doux ce n’est pas être faible ni se taire ou s’écraser. Jésus lui même s’est montré ferme face au péché - s’il a été bienveillant avec la femme adultère il n’en a pas moins condamné ce qu’elle avait fait - il a laissé éclater sa colère face à l’impiété des vendeurs du temple. Être doux c’est rester paisible, ne pas se laisser démonter par l’adversité, c’est témoigner de l’œuvre du Saint Esprit en nous : « Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. (Gal 5.22).Il n’est pas facile d’être doux dans le monde d’aujourd’hui où règne la violence. Violence des mots, violence des actes, violence des sentiments. Gardons les yeux fixés sur Jésus et laissons nous transformer et guider par son Esprit.

Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre! (Mat 5.5)

S.B.